Les jeux Facebook ne font plus recette

Considéré il y a peu encore comme la plateforme de l'avenir, le réseau social ne séduit plus les éditeurs de jeux vidéo, en perte de rentabilité.

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Electronic Arts va fermer trois de ces jeux-phares sur Facebook : The Sims Social, SimCity Social et Pet Society.
Electronic Arts va fermer trois de ces jeux-phares sur Facebook : The Sims Social, SimCity Social et Pet Society.

Temps de lecture : 3 min

L'âge d'or est bel et bien terminé. Membres par millions et coûts de développement moindres, Facebook avait jusqu'à récemment des allures de paradis pour les éditeurs de jeux vidéo. Mais, depuis quelques mois, la migraine guette le marché du jeu sur le réseau social.

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Deux des poids lourds de l'industrie, Zynga et Electronic Arts, mettent ainsi peu à peu terme à leur expérience Facebook. Motif : un nombre de joueurs actifs en baisse, entraînant une rentabilité insuffisante. En novembre dernier déjà, Zynga "clôturait" dix titres, dont CityVille 2, cinq mois seulement après sa mise en en ligne. C'est désormais au tour de The Ville, Empires & Allies, Dream Zoo et de Zynga City de passer à la trappe. En écho, Electronic Arts a annoncé la semaine dernière le prochain arrêt de trois jeux présents sur Facebook : SimCity Social, The Sims Social et Pet Society seront définitivement morts le 14 juin prochain, l'éditeur invitant sur son site les joueurs à se tourner vers ses autres productions.

Une courte lune de miel

Electronic Arts avait été l'un des rares gros acteurs de l'industrie traditionnelle des jeux vidéo à se lancer dans les jeux Facebook. Nintendo, Microsoft, Sony ou encore Activision-Blizzard n'ayant, pour l'instant, pas développé de titres sur cette plateforme. En 2009, le deuxième éditeur mondial rachète même le studio spécialisé Playfish pour 400 millions de dollars et, en 2012, il s'offre Playfish (Plantes contre Zombies, Bejeweled) pour 750 millions de dollars. Des investissements stratégiques lourds qui lui ont permis de multiplier les titres sur les plateformes émergentes (réseaux sociaux et mobiles), mais qui n'ont donc pas eu les retombées espérées.

De son côté, Zynga, leader du marché des jeux sociaux, vit des heures plutôt sombres. Depuis son introduction en Bourse en 2011, son action ne cesse de chuter, ne valant plus que le tiers de sa valeur d'origine. En 2012, Zynga accuse une perte nette de 209 millions de dollars. Au début du mois d'avril, Marc Pincus, le fondateur et P-DG de la firme, a symboliquement réduit son salaire à 1 dollar. Dans le même temps, les plus hauts cadres étaient augmentés, afin de les dissuader de partir chez la concurrence, comme c'est le cas depuis deux ans. En attendant des jours meilleurs, Zynga continue de fermer jeux et studios, et prévoit une nouvelle vague de licenciements.

250 millions de joueurs par mois

À l'image des déboires de ces deux groupes, les jeux sur réseaux sociaux entrent dans une nouvelle dimension, celle de la raison. Avec plus de un milliard d'utilisateurs, dont 250 millions jouent tous les mois, Facebook demeure la plus grosse plateforme du marché. Son audience potentielle continue de faire tourner les têtes, mais les sociétés qui choisissent de développer des jeux sur réseaux sociaux sont confrontées à un environnement concurrentiel délicat. Le secteur souffre d'un manque de diversité de l'offre, et les jeux demandent de gros investissements pour conserver les joueurs actifs et être rentables.

Sur Facebook, les jeux demeurent nombreux, mais leur visibilité diminue. La période faste pour les éditeurs de jeux sociaux a commencé son déclin avec les nouvelles règles de notifications imposées en novembre dernier. Voulant limiter le spam, le réseau social a réduit de manière drastique la communication entre l'éditeur et le joueur, évitant ainsi que le premier ne harcèle le second de messages publicitaires. Un brin de ménage sur les murs des usagers qui a fait du bien à tous les joueurs et à leurs amis, mais qui a considérablement réduit l'effet de contamination des jeux, première source de recrutement de nouveaux joueurs. Aujourd'hui, les éditeurs de jeux sociaux n'hésitent plus à se tourner vers le mobile, beaucoup plus rentable.

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Commentaire (1)

  • sellisrev

    Il y a eu à la naissance des jeux Facebook une ruée vers l'or, où il était plus facile qu'aujourd'hui d'émerger. Beaucoup de gens qui ne jouaient jamais jouent aujourd'hui et leurs goûts mûrissent, et aujourd'hui ils veulent plus et mieux. La question de la diversité est bien réelle, et ceux qui savent y répondre, comme Pretty Simple en France avec son jeu d'investigation Criminal Case, vont continuer à tirer leur épingle du jeu.