VIDÉO EXCLUSIVE. Julian Assange : "Twitter et Facebook sont aux ordres de Washington"

REGARDEZ. Dans un entretien au Point.fr, le fondateur de WikiLeaks accuse les États-Unis d'avoir instrumentalisé les réseaux sociaux.

De nos envoyés spéciaux à Londres, et

Julian Assange à Londres.
Julian Assange à Londres. © Le Point.fr

Temps de lecture : 4 min

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Jusqu'ici, les réseaux sociaux avaient une bonne image. Ce sont eux dont on a loué le rôle émancipateur à l'époque du Printemps arabe, et dont on se sert de plus en plus au quotidien. Dans le monde, Twitter compte ainsi plus d'un demi-milliard d'utilisateurs. Et le site de micro-blogging vient de lancer Vine, un service de vidéo d'une durée de 6 secondes que l'on peut utiliser de son mobile pour capturer et partager des moments du quotidien. Les réseaux sociaux servent aussi, pour beaucoup, à s'envoyer des micro-messages censés être privés et qui peu à peu remplacent les courriels.

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Or, l'accusation que porte Julian Assange, le créateur de WikiLeaks, dans la vidéo exclusive réalisée par Le Point.fr est grave. Il explique que les réseaux sociaux collaborent de plus en plus ouvertement avec Washington. Soit en leur communiquant le contenu des conversations censées rester confidentielles, soit carrément en coupant des comptes auxquels sont abonnés plusieurs dizaines de milliers de followers.

"Couper le micro du jour au lendemain"

"C'est très grave", dénonce-t-il dans un entretien que vous pourrez retrouver jeudi dans l'édition papier du Point, "cela veut dire que l'on peut vous couper votre micro du jour au lendemain". L'interview a eu lieu à l'ambassade de l'Équateur à Londres, où l'"hacktiviste" a trouvé refuge il y a huit mois (s'il se risque à un pas hors de l'ambassade, il sera intercepté par deux bobbies et conduit aussitôt en Suède, où il doit répondre de deux accusations de sexe par surprise, pour des faits qui remonteraient à 2010), et à l'occasion de la sortie du livre Menaces sur nos libertés (1).

Au début, souligne Assange, Twitter a bien tenté de résister aux pressions de Washington. Puis, il a prévenu les utilisateurs qu'il allait devoir dévoiler le contenu de leurs conversations privées. Avant donc d'obtempérer, "car la pression est trop forte", déplore Assange. Dans le monde entier, comme l'explique Google dans son "Transparency Report", le nombre de demandes émanant de gouvernements ne cesse d'augmenter. Dans la trentaine de pays répertoriés, et y compris en France : mieux vaut en avoir conscience.

(1) Menace sur nos libertés, Comment Internet nous espionne, comment résister, par Julian Assange, avec Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maguhn et Jérémie Zimmermann ( éditions Robert Laffont )

REGARDEZ l'entretien exclusif accordé par Julian Assange au Point.fr

Le Point.fr - Publié le - Modifié le

REGARDEZ. Pour Julian Assange, le moteur de recherche devenu un géant a dévié de sa vocation première en basculant du côté des puissants.

De nos envoyés spéciaux à Londres et

Tout avait pourtant bien commencé. En 1995, depuis leur chambre sur le campus de Stanford, deux étudiants de 23 et 24 ans commencent à travailler sur un nouveau moteur de recherche. Deux ans plus tard, ils enregistrent leur nom de domaine : "google.com" était né. L'entreprise dont le but déclaré est "d'organiser l'information à échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile" est devenue en l'espace de quelques années un géant dans le paysage économique mondial. Pour Julian Assange, elle a du même coup basculé du côté des puissants.

Rencontré à l'ambassade de l'Équateur à Londres, où l'hacktiviste australien de 39 ans a trouvé refuge il y a huit mois (s'il se risque à un pas hors de l'ambassade, il sera immédiatement intercepté par deux bobbies et conduit aussitôt en , où il doit répondre de deux accusations de "sexe par surprise" pour des faits qui remonteraient à 2010), et à l'occasion de la sortie du livre Menaces sur nos libertés (1), il continue de livrer sa vision bien à lui du monde qui nous entoure.

"Ce qui était à la base une gentille petite institution est devenue l'une des organisations les plus puissantes du monde. Invitée à la table du pouvoir, elle fournit maintenant des informations à la CIA et aux services secrets américains, et ce au moins depuis ces cinq dernières années", déclare-t-il à propos de Google. L'accusation est un peu dure, alors que dans le qu'il publie chaque année, Google explique résister à des demandes de nombreux gouvernements. C'est d'ailleurs parce qu'il ne souhaitait plus obtempérer aux demandes de Pékin que le moteur de recherche californien s'est partiellement retiré de en 2010. Enfin, Google ne fait pas un blocus concernant les informations diffusées par WikiLeaks : sur YouTube, un site qui appartient au moteur de recherche californien, il est possible de regarder "Collateral Murder", une vidéo mise en ligne par le site de révélations.

REGARDEZ notre entretien exclusif avec Julian Assange :

Consultez notre dossier spécial : "Rencontres avec Julian Assange".

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Commentaires (11)

  • dominuss

    De la mondialisation, né internet et tout ce qui va avec. La majorité des ordinateurs et de leur composant sont fabriqués directement ou indirectement pas les américains, le principal OS est lui aussi américain, une grande majorité de logiciel sont de même, internet, facebook, twitter, américains aussi.
    Les communications sont contrôler en permanence par la NSA. Nous sommes sous contrôle américain. De l'économie numérique il n'y a rien de français... Si ce n'est une dépendance accrue. Le grand marché transatlantique europe/usa ne va faire qu'accroître notre dépendance.

  • Yeha

    Et lui aussi sinon nous n'aurions pas l'information. Il y a un but noir à tout dans ce monde dirigé par l'argent (l'envie de puissance et de superioté. )
    Jamais nous n'entendront la voie de revolutionnaires par les medias fussent ils pour décrédibilisé les gens comme moi qui n'y croyent pas. Rien de complotiste, simple logique.

  • Tobogan

    De l'incompétence dans la gouvernance nait la volonté de contrôle du citoyen. On ne sert plus le citoyen, c'est lui qui doit servir le dirigeant (ou la casse dirigeante). Cela s'est bien vérifié dans les dictatures communistes, mais cette volonté de contrôle de nos gouvernants nous prouvent une chose (s'il en était besoin) c'est qu'il n'y a rien à attendre d'eux pour améliorer la situation de leurs pays dans le bon sens. Je vous mets dans le 1000 que plus les situations sociales deviendront critiques ET que l'incompétence nous gouverne, plus cette soif de contrôle grandira. Poussez pas derrière... Nous d'abord !