La vidéo a fait exploser le trafic sur les mobiles en 2012

Où s'arrêtera la croissance de l'Internet mobile? En 2012, la consommation mondiale de données sur les réseaux de téléphonie mobile depuis les téléphones, les ordinateurs portables et les tablettes a bondi de 70%, selon une étude de Cisco publiée mercredi. Avec un trafic mensuel de 885 petaoctets, soit l'équivalent de 175 millions de DVD, l'Internet mobile est aujourd'hui douze fois plus important que la taille de l'Internet fixe en 2000.

La croissance explosive de l'Internet mobile s'explique par la hausse croisée de l'usage des smartphones et de la vitesse de connexion sur les réseaux. Un utilisateur de smartphone consomme 50 fois plus de données que celui qui possède un téléphone classique (342 Mo, en moyenne). De même, les clients de forfaits 4G plus rapides consomment 19 fois plus de données que les autres. Ils représentaient 0,9% des connexions, mais déjà 14% du trafic total en 2012, note Cisco.

Mieux équipés, les mobinautes se ruent sur les vidéos, dont la consultation a représenté pour la première fois en 2012 plus de la moitié (51%) du trafic de l'Internet mobile. Sur les smartphones et tablettes Android, qui ont dépassé les iPhone et iPad l'an dernier en part de trafic, les applications utilisant le plus de données sont YouTube, Hulu et Netflix. Les applis d'information et Google Maps, arrivent loin derrière, de même que les réseaux sociaux.

Aiguiller du trafic vers l'Internet fixe

En 2017, la vidéo représentera les deux tiers des données échangées sur les réseaux mobiles, d'après Cisco. Le trafic total sera multiplié par dix-sept pour atteindre 17 exaoctets mensuels, l'équivalent de 3,3 milliards de DVD. Le possesseur d'un smartphone utilisera 2,7 Go de trafic mensuel en moyenne et les mobiles engloutiront sept fois plus de données que les ordinateurs portables, alors qu'ils faisaient jeu égal en 2012. La 4G sera responsable de 45% des données consommées.

Pour ne pas ployer sous ce trafic, les opérateurs vont mettre fin aux offres illimitées et généraliser les paliers d'utilisation de données, prévoit Cisco, comme c'est déjà le cas en France (à 1, 2 ou 3 Go maximum, par exemple). Ils tenteront aussi de reporter du trafic sur leurs réseaux fixes, grâce au Wi-Fi et aux antennes «femtocells» installées à domicile. Selon Cisco, c'est en partie pour cela que la croissance du trafic a été relativement moins forte en Europe qu'ailleurs en 2012 (+44%), car les opérateurs européens ont pris de l'avance dans ce domaine.

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