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High-Tech

Google : les vrai-faux ratés du lancement du Nexus 4, son smartphone conçu par LG

DECRYPTAGE Impossible aujourd'hui d'acheter le smartphone produit par le coréen LG. Il est en rupture de stock depuis son lancement fin octobre. Et pour cause...
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Hugo Barra, directeur du développement pour Android, présente la nouvelle gamme de produit Google, le 27 juin 2012.
KIMIHIRO HOSHINO / AFP

Le lancement raté du Nexus 4, le smartphone de Google fabriqué par le coréen LG a fait couler beaucoup d’encre. L’explication du ratage pourrait trouver une explication simple si l’on en croit les informations du Wall Street Journal que Google n’a voulu ni confirmer ni démentir : Google et Motorola travailleraient ensemble sur un nouveau projet, baptisé "the X phone" qui devrait être suivi d’une "X Tablet".

Le X phone embarquerait une impressionnante caméra high tech avec des logiciels pour traiter l’image. Il serait commercialisé en 2013 et la tablette quelques mois plus tard.

Rappelons que Motorola a été racheté par Google en 2011 pour 12,5 milliards de dollars. Outre un impressionnant portefeuille de brevets, le constructeur avait dans ses cartons une tablette et une gamme de smartphones. Il aurait été logique que Google fasse appel à sa nouvelle filiale pour se lancer sur ce marché en plein boom. Mais plusieurs éléments l’ont dissuadé.

D’abord, les appareils de Motorola étaient équipés d’une surcouche logicielle. Or Google voulait tester un smartphone "pur" sur lequel il pourrait faire tourner la toute dernière version d’Android. Du coup, l’automne dernier, Larry Page, patron de Google, pouvait déclarer sans mentir "il est trop tôt pour sortir un appareil Motorola de marque Nexus". L’ambition du xPhone ou du X-phone est phénoménale : rivaliser avec Samsung et Apple, les deux acteurs dominants du marché.

Deux mois et demi après son lancement, le Nexus 4 est toujours introuvable

Dans cette optique, le lancement du Nexus 4, le 29 octobre dernier, a été complètement bâclé. Le site a été géré en dépit du bon sens, faute d’une stratégie clairement établie. Les équipes qui s’occupaient du Nexus recevaient des ordres contradictoires. Résultat, ce lancement a été présenté comme l’un des plus grands ratages de la high tech. Moins d’une heure après sa commercialisation, le téléphone était en rupture de stock. Le 15 janvier, il n’est toujours pas disponible sur le site de Google, qu’on soit aux Etats-Unis, en Grande Bretagne ou en France.

Raté. Le lancement du Nexus 4, le smartphone de Google, est à marquer comme l’un des plus grands ratages de la high tech. Il était en rupture de stock le jour même de sa commercialisation le 29 octobre dernier. Le 14 janvier, il n’est toujours pas disponible sur le site de Google, qu’on soit aux Etats-Unis, en Grande Bretagne ou en France.

Du coup, la fronde des consommateurs s’est répandue dans les forums. Parmi les plaintes les plus fréquentes, on lit celles des acheteurs qui pensent avoir commandé et qui ne reçoivent rien, celles des internautes agacés d’avoir perdu beaucoup de temps pour arriver enfin au moment de valider la commande quand soudain s’affiche un "cet article n’est plus disponible", un peu comme si vous faisiez la queue avec un objet dans votre caddie et que, au moment de payer, hop, l’objet disparait et vous devez retourner en chercher un autre en rayon.

Face à l’ire des consommateurs, Dan Colbey, patron de Google en Grande-Bretagne, s’était justifié, peu avant Noël, en prétextant que les livraisons du constructeur, le coréen LG, étaient "rares et aléatoires". Sauf que si LG fabrique bien le Nexus 4, c’est Samsung qui fabrique la tablette Nexus 10, elle aussi en rupture de stock depuis son lancement ! Difficile, dans ses conditions de faire porter le chapeau à LG. De plus, avec 400.000 téléphones vendus depuis le lancement (contre 5 millions d’iPhone 5 lors du premier week end de commercialisation) on ne peut pas vraiment parler d’un excès de commande. De toute évidence, Google n’a pas su ou n’a pas voulu organiser la vente de son Nexus.

Eviter de vendre trop d’exemplaires d’un appareil qui ne rapporte rien

Mais s’agit-il seulement d’incompétence ? Google voulait-il vraiment vendre son smartphone ? Il est évidemment paradoxal de mettre un produit sur le marché et de ne pas chercher à le vendre. A moins qu’il n’y ait, au contraire, une excellente raison. Elle pourrait être tout simplement économique : en vendant son téléphone moins de 300 dollars, il est douteux que Google gagne de l’argent. Un indice est en effet troublant.

Aujourd’hui, un consommateur français peut acheter un Nexus 4 au prix fort chez SFR : 369 euros avec un abonnement d’une heure ou à 629,90 euros hors forfait  alors que Google le vend, théoriquement, à partir de 299 euros pour le modèle 8 Go. "Contrairement à ce qu’on a pu lire un peu partout, nous ne nous enrichissons pas avec ce prix, se défend un porte-parole de SFR. En réalité, un téléphone LG haut de gamme comme le Nexus vaut beaucoup plus que 300 euros. Google a choisi de créer du buzz en le proposant moins cher, autrement dit en le subventionnant." En clair, pas question de vendre trop d’exemplaires d’un appareil qui ne rapporte rien.

Un bon moyen de se faire de la pub tout en exhibant ce que peut faire un téléphone pourvu de la dernière version d’Android, sans les surcouches logicielles des constructeurs. Pas de doute, l’appareil est ultrapide. Mais un trop grand succès ferait de la concurrence aux autres marques qui tournent sous Android. Or Google, inquiet de l’arrivée de Windows 8 sur les smartphones, a besoin du soutien des constructeurs. D’où sa reculade au moment du lancement de Nexus.

 

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