Damien Vincent : «Il n'y a pas eu de bug Facebook»

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LE FIGARO. (@erenault) - Six mois après son introduction en bourse controversée, Facebook (@facebook) suscite encore de nombreuses interrogations. Le modèle économique est-il stabilisé?

Damien VINCENT. - Oui, nous avons un modèle économique établi, avéré et pérenne qui a permis d'obtenir 1,26 milliard de dollars de chiffre d'affaires au troisième trimestre 2012. Ce modèle est fondé sur deux sources de revenus. Tout d'abord, il y a les micro-paiements tirés des activités de nos partenaires dont l'éditeur de jeux Zynga ainsi qu'une nouvelle initiative qui permet d'envoyer des cadeaux à vos amis. La deuxième partie, c'est la publicité qui représente 85 % de notre chiffre d'affaires. Nous répondons aux objectifs des marques annonceurs qui sont de toucher une audience. Avec plus de 26 millions d'utilisateurs actifs en France, nous avons une audience massive. Mais nous offrons aussi la possibilité de toucher les particuliers de manière un peu plus ciblée. Les entreprises peuvent aussi créer du lien avec leurs utilisateurs. Les marques peuvent créer leurs pages et les nourrir avec des contenus. Enfin, nous permettons aux entreprises de générer directement des ventes. Nous avons fait des études sur une soixantaine d'entreprises à travers le monde. Nous avons constaté que les marques qui utilisent Facebook ont des résultats très importants. Pour un euro investi sur Facebook, elles peuvent générer entre 3 et 5 euros de chiffre d'affaires, voire beaucoup plus comme Samsung qui a généré jusqu'à 13 euros de revenus.

Comme l'avait signalé Mark Zuckerberg, le patron fondateur de Facebook, le grande danger pour Facebook, c'est le passage de l'internet fixe au mobile. Aujourd'hui, 60 % des utilisateurs de Facebook se connectent via le mobile alors que Facebook ne tire que 14 % de ses revenus de la publicité sur le mobile. Facebook est-il en retard?

Aujourd'hui, Facebook est véritablement une entreprise mobile. C'est une opportunité énorme pour Facebook. Tout d'abord en terme d'audience, le mobile offre la possibilité de toucher une audience plus large notamment dans les pays émergents comme l'Inde. C'est aussi une plateforme qui génère un engagement beaucoup plus important des utilisateurs. Nous sommes passés de 0 à 14 % de nos revenus sur le mobile en quelques mois. C'est bien.

Toutefois, une étude de eMarketer avait souligné que Twitter réalisait deux fois plus de chiffre d'affaires sur le mobile que Facebook...

Cette étude a été publiée avant la présentation de nos résultats trimestriels. Il faudrait l'actualiser. Facebook investit énormément dans le mobile. Nous avons récemment sorti une nouvelle application sur iPhone qui est beaucoup plus attrayante.

La deuxième grande interrogation porte sur la protection des données privées. Le 25 septembre dernier, une grosse émotion est née en France autour du «bug Facebook», des rumeurs faisant état de la publication de messages privés anciens sur le fil d'actualité des utilisateurs. Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin se sont mobilisés sur le fait que des messages privés anciens se seraient retrouvés sur le mur Facebook des utilisateurs. Fantasme ou réalité?

Il n'y a pas eu de bug sur Facebook en septembre. Je peux l'assurer. Récemment nous avons même amélioré l'expérience utilisateurs avec un nouveau kit de démarrage qui met davantage en avant les paramètres de confidentialité. Nous avons aussi refondu notre centre d'aide pour que les utilisateurs puissent trouver plus rapidement des réponses à leurs questions. La confiance de nos utilisateurs est primordiale pour Facebook. Nous avons un contrat moral avec eux. Ils se servent d'un service gratuit qu'ils apprécient. En échange, ils acceptent de recevoir de la publicité peu intrusive. Il est très important de noter que Facebook ne transmet aucune donnée privée de ses utilisateurs aux marques annonceurs.