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Le téléphone portable sème la zizanie dans les familles

45% des 10-15 ans possèdent un smartphone. (illustration) DENIS CHARLET/AFP

Un sondage révèle que 61% des parents estiment que le mobile de leur enfant a déjà été une source de conflit.

Le téléphone portable pour les enfants, un achat voulu par les parents puis... regretté par les parents. Dans 61% des cas, le père et la mère sont à l'initiative de l'achat du mobile de leur enfant et pour 61% d'entre eux l'appareil a déjà été un sujet de dispute.

Un pourcentage qui grimpe à 69% lorsque l'enfant est équipé d'un smartphone, selon une enquête réalisée par TNS Sofres pour l'Unaf (Union nationale des associations familiales) et l'association Action Innocence auprès de 1000 parents d'enfants de 10 à 15 ans équipés d'un téléphone mobile.

À 10 ans, un tiers des enfants possédant un téléphone ont un smartphone, rappelle cette étude et les 10-15 ans équipés sont 45% à posséder un smartphone. Une majorité des parents (61%) considère d'ailleurs l'achat de cet appareil comme une fatalité.

Du «téléphone-cadeau» au «téléphone-conflit»

Le «téléphone-cadeau» devient vite «téléphone-conflit», résume l'Unaf. Autre paradoxe: beaucoup de parents achètent un téléphone pour pouvoir rester en lien avec leur enfant mais n'arrivent pas toujours à les joindre quand ils le voudraient. «La principale raison d'achat devient la première source de conflit», souligne Elizabeth Sahel, responsable d'Action Innocence France.

La possession d'un téléphone portable entraîne aussi des risques: le vol et la perte bien entendu, mais aussi une «utilisation quand il ne faut pas» pour 39% des sondés et un risque de dépendance pour 34% d'entre eux. Selon une autre étude récente, les adolescents n'envoient pas moins de 83 textos par jour en moyenne! De facto, environ un quart des parents d'adolescents de 15 ans jugent leur utilisation trop importante. Des parents qui s'inquiètent et confient qu'ils ont du mal à faire respecter les règles qu'ils ont fixées.

«Le téléphone portable perturbe la relation parent/enfant et rend l'entrée dans l'adolescence plus précoce, analyse le président de l'Unaf, François Fondard. Pour passer ce “cap» les parents ont besoin de parler entre eux afin de disposer de pratiques déjà testées. C'est justement ce que proposent les réseaux de soutien à la parentalité dans lesquels les associations familiales sont très mobilisées.»

Gérer une «relation à trois»

À 10 ans, les enfants équipés d'un smartphone peuvent avoir accès à tout moment à Internet et seuls 7 % des parents utilisent un contrôle parental, rappelle enfin l'étude. Le risque pour les plus jeunes de tomber sur des contenus choquants est donc très présent.

«Il ne faut pas pour autant considérer le téléphone comme l'ennemi public numéro un, responsable de la crise d'adolescence ou des conflits familiaux, conseille Elizabeth Sahel. Les parents doivent apprendre à gérer une relation à trois entre eux, l'enfant et le téléphone. Ils doivent prendre le temps du dialogue et rester les référents de leur enfant en cas de problème. En diabolisant le portable, ils risquent de sortir du jeu.»

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