«Quel est le paysage universitaire francophone dans l'Europe de Twitter?» Pegasusdata, une plate-forme d'expérimentation en humanités numériques et digitales, a mené l'enquête. Ce travail met en lumière la présence des universités de langue française en Europe et mesure leur activité sur le réseau social.

En terme d'abonnés, l'université de Nantes se distingue avec 4883 «followers» au compteur - l'étude a été publiée le 9 octobre. L'établissement devance largement l'université Pierre-et-Marie-Curie (UMPC) à Paris et ses 3883 abonnés. Suivent l'université Paris-I (3560 abonnés), l'université de Lyon-I (3382 abonnés) et l'université de Lille-I (3270 abonnés).

La présence de Nantes au sommet du podium récompense un investissement précoce sur les réseaux. «Lorsque nous nous sommes inscrits le 30 janvier 2008, nous étions une des premières universités sur Twitter. Nous avons une stratégie numérique en avance», confie Vincent Génin, webmaster et community manager de l'université.

L'université de Nantes profite essentiellement de son compte pour diffuser les événements qui se déroulent dans l'établissement. Mais les tweets ne sont jamais diffusés au hasard. «J'ai un programme que je gère sur le mois. Un tableau assez simple qui dresse les différents moments de la journée où il est recommandé de tweeter. Si une grande part des message est improvisée, je programme certains tweets techniquement dans des heures plus fréquentées sur Twitter», poursuit-il.

L'étude dresse par ailleurs un état des universités les plus actives sur le réseau social. Menée du 5 septembre au 4 octobre 2012, elle prend en compte les réponses entre utilisateurs ainsi que le nombre de tweets rédigés. À ce jeu là, l'université de Nantes ne figure qu'en cinquième position. C'est l'UPMC qui l'emporte avec une impressionnante moyenne de 11,67 tweets par jour. L'université parisienne devance largement l'université de Bourgogne (8,43 messages quotidiens) et l'université de Reims (4,20 tweets par jour).

L'UMPC se distingue également en tant qu'université francophone la plus interactive, avec un nombre de retweets et de réponses plus élevé que les autres établissements. La force de l'UMPC réside dans une plus grande proximité avec ses abonnés. Le compte répond avec humour à ses étudiants et les sollicite avec un ton plus «complice» que chez ses confrères. «Il faut croire que dans le milieu universitaire, le public cible est plus sélectif et plus critique. L'interaction est un moteur important sur Twitter. Cela explique que l'on se tourne vers les institutions qui savent établir un dialogue, qui savent briser l'image snob qui peut parfois les entourer», analyse Martin Grandjean, chercheur à l'université de Lausanne à la tête de cette étude.

Cette étude est flatteuse pour les universités françaises, mais elle montre finalement qu'elles demeurent encore loin de leurs consœurs anglophones. Le compte Twitter de l'université d'Harvard compte plus de 150.000 abonnés (159.847 followers) lorsque Cambridge en totalise 41.436. Certes, Twitter est beaucoup mieux implanté dans les pays anglophones, mais ce retard n'explique pas tout. «Les milieux anglo-saxons ont en matière de digital un ou deux ans d'avance sur le Vieux Continent», constate Martin Grandjean. Ce retard est évident quand on voit que les universités anglophones ont adopté bien avant leurs homologues francophones de vraies politiques de communication web.»

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