Amazon accélère son offensive dans les tablettes

Le ton est posé. La confiance affichée. Jeudi soir, le PDG d'Amazon, Jeff Bezos, a présenté la nouvelle génération du Kindle Fire, désormais doté d'un écran de haute définition disponible en deux formats, de 7 et 8,9 pouces.

Vendu seulement 199 dollars, le premier Kindle Fire avait frappé par son prix, mais pas réellement par ses fonctionnalités. La version HD envoie un tout autre message. Outre son nouvel écran*, elle embarque un meilleur processeur, un Wi-Fi plus performant et un stokage d'au moins 16 Go. Son logiciel de messagerie a été revu et l'application Skype sera installée par défaut. Plusieurs fonctions astucieuses ont été ajoutées au système Android de Google, comme le «Kindle FreeTime», qui limite le temps d'utilisation de la tablette et les applications accessibles aux enfants. La navigation dans les menus a aussi été repensée.

«Le meilleur matériel, les meilleures fonctionnalités»

Dans un style que n'aurait pas renié Steve Jobs, Jeff Bezos s'est livré à plusieurs comparaisons avec l'iPad d'Apple et la Nexus 7 de Google. «Avec le Kindle Fire HD, vous avez le meilleur matériel et les meilleures fonctionnalités», a promis le patron d'Amazon.

Le prix restera de 199 dollars (199 euros) pour la version HD de 7 pouces, vendue à partir du 14 septembre aux États-Unis et du 25 octobre en France. Le prix de l'ancien Kindle Fire, sensiblement amélioré (meilleure batterie, nouveau processeur), tombera à seulement 159 dollars (159 euros en France), soit 40 euros de moins que la Nexus 7. Le nouveau modèle HD de 8,9 pouces ne sera disponible qu'aux États-Unis, à partir de novembre. Une version spéciale, à 499 dollars, intègrera une connexion 4G. Toutes les tablettes incluront de la publicité sur leurs écrans de veille, y compris en France.

Près d'un an après son lancement, Amazon refuse de communiquer des chiffres de ventes de son Kindle Fire. Jeff Bezos a répété que la tablette avait atteint 22% de parts de marché dans les tablettes aux États-Unis, seul pays où elle était vendue jusqu'à présent, sans plus de précision. Selon le cabinet d'études IHS iSuppli, Amazon a livré 1,185 million de tablettes au deuxième trimestre, en baisse de 13% par rapport aux trois premiers mois de l'année. Sa part de marché mondiale était de 4% fin juin, contre 69% pour Apple et 9% pour Samsung.

Pas encore de smartphone

Amazon, qui vend ses tablettes avec une marge minimale, voire à perte lors du lancement, entend quoi qu'il en soit toujours se rattraper sur la vente de livres (dont 180.000 exclusivités Kindle), de films et de séries au format numérique. «Nous voulons gagner de l'argent quand les gens utilisent nos produits, et non lorsqu'ils les achètent», a résumé Jeff Bezos. Or, «les gens ne veulent plus de gadgets, mais des services qui s'améliorent avec le temps», a estimé le PDG d'Amazon.

La nouvelle liseuse d'Amazon. Crédits photo : DAVID MCNEW/AFP

Cette doctrine s'applique aussi dans les liseuses électroniques. Le premier modèle de Kindle sera maintenant commercialisé à 69 dollars (79 euros), au lieu de 79 dollars. Le nouveau modèle phare, le Kindle Paperwhite, sera vendu un peu plus cher, à 119 dollars (ou 179 dollars avec 3G). Il s'agit de la première liseuse d'Amazon équipée d'un écran rétroéclairé, qui permettra de lire des livres dans le noir, tout en conservant une autonomie de huit semaines, selon Amazon. La date de sortie a été fixée au 1er octobre aux États-Unis.

En revanche, contrairement à ce que pratiquait Steve Jobs, Jeff Bezos n'a pas achevé sa conférence par un «One more thing», les surprises chères à l'ancien patron d'Apple. Il faudra donc encore attendre la sortie d'un éventuel smartphone Amazon sous Android, que plusieurs sources annoncent comme imminent.

* La résolution du Kindle Fire HD de 7 pouces est de 1280 × 800, exactement la même que la Nexus 7 de Google. La version 8,9 pouces monte à 1920 × 1200, soit 254 pixels par pouce. Les premiers avis des blogs américains sur la qualité des écrans sont élogieux.