Les fréquences, prochaine question au cœur du développement de l’IoT

Le régulateur des télécoms français et l’agence des fréquences publient les contributions à leur appel sur l’utilisation de certaines bandes de fréquences pour l’Internet des objets.

Au programme, une grande variété d’objets connectés avec autant de besoins différents en fréquence.

Et les premiers éléments de réflexion sur une régulation adaptée, qui protège les usages sans brider le développement du marché.

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Les fréquences, prochaine question au cœur du développement de l’IoT

L’ARCEP (Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des postes) et l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) publient les réponses à la consultation sur l’Internet des objets qu’ils ont lancée entre le 3 juin et le 18 juillet 2016. Objectif : identifier les usages et les besoins de ce secteur, afin de déterminer leur intérêt potentiel pour trois bandes de fréquences proches de la bande des 900 MHz. Des zones pour l’instant principalement réservées au ministère de la Défense.

 

Un sujet technique au cœur des enjeux de marché

Derrière la technicité du sujet, pointe la réalité de ce nouveau marché, celui de l’IoT qui, en croissant, se frotte à des économies existantes, régulées. La multiplication des objets connectés a donné naissance à de nouvelles technologies et protocoles d’échange. On pense en particulier à LoRa, à Sigfox ou à la version HaLow du Wi-Fi qui utilise les basses fréquences, par exemple. Et la plupart des acteurs de l’IoT, pour démarrer, se sont appuyés sur des fréquences libres.

 

Protéger le spectre des interférences et des pannes

Mais pour coller à leurs ambitions et aux prédictions du marché, ils vont avoir besoin de davantage de ressources. Et en particulier de fréquences qui répondent à un processus réglementé, complexe. Ce dernier a notamment pour but d’éviter une anarchie dans l’utilisation des fréquences qui provoquerait interférences et pannes. L’Arcep et l’ANFR assurent ainsi qu’elles veilleront à ce "qu’une évolution du cadre réglementaire européen continue de protéger les réseaux mobiles déployés dans les bandes voisines de celles qu’utiliseraient les objets connectés."

 

Des opérateurs, des pure players, des équipementiers et des industriels utilisateurs

Le régulateur et l’agence des fréquences ont reçu 33 contributions provenant tout naturellement des opérateurs télécoms, et d’acteurs comme Sigfox, Qowisio ou l’alliance LoRa, fournisseurs et soutiens de protocoles réseau conçus pour l’IoT. Mais des équipementiers comme Cisco ou Huawei font aussi partie des répondants, tout comme le Cnes, EDF, TDF, la SNCF, autant d’utilisateurs actifs du domaine. Pour autant –et ce n’était pas son but premier–, la consultation n’aboutit pas encore à une conclusion tranchée concernant le type de régulation qui pourrait convenir à ce secteur naissant, sans en entraver la croissance.

 

Une régulation plus simple

Il semblerait que l’ensemble des parties prenantes s’accorde toutefois sur un nouveau type de fonctionnement, et une régulation davantage individualisée, entre l’absence totale de régulation et le règlement appliqué à la téléphonie mobile. Ce dernier s’appuie sur l’acquisition par les opérateurs auprès de l’Etat, à prix d’or, de licences d’utilisation des bandes de fréquences à certaines conditions (couverture, itinérance…). "Dans certains cas, il pourrait être opportun d’aménager ce régime –celui des bandes libres, NDLR– en limitant l’accès à certaines bandes pour des applications nécessitant une garantie d’accès au spectre, de qualité de service, ou des niveaux de puissance élevés, précise la synthèse des contributions dans sa conclusion. De plus, certains contributeurs ont souligné qu’un régime d’autorisation individuelle pourrait sembler plus adéquat pour répondre aux besoins spécifiques de telles applications."

 

Des ampoules connectées au M2M par drones

Télérelève de compteurs, gestion de stationnement, éclairage public, ampoules et prises connectées, interrupteurs sans fils, automatisation de l’industrie, suivi des déchets, détection d’intrusion, détecteur de fuite d’eau, voire M2M par satellite ou drone… Les usages englobés par l’expression unique objets connectés sont extrêmement variés. Et encore, l’absence de réponse d’un constructeur auto à la consultation évite sans doute d’y ajouter le véhicule autonome… A ces usages correspondent presqu’autant de besoins différents : population touchée, territoire couvert, débit, délai de latence, communication en mouvement, etc. La question des fréquences sera au cœur du développement de ces Internet des objets, nombreux, mais tous friands de spectre.

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